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Micro-climats nocturnes pour un détournement des épaisseurs de la dalle de La Défense

Maya Nemeta

LA DEFENSE

Maya Nemeta

Micro-climats nocturnes pour un détournement des épaisseurs de la dalle de La Défense

Maya Nemeta

EXPLORATION RIVES VOISINES

Fabienne Salomon

MANIFESTE [ utopie prospective pour la défense. vers un métabolisme du développement durable ]

[ utopies du sol ]

La prédiction, dès les années 1970-1980, d’une culture de la congestion annoncée par Koolhaas et les membres fondateurs de l’OMA [1] a imposé la « condition métropolitaine » comme thème incontournable de la théorie architecturale contemporaine.
Récemment, dans sa réflexion pour la consultation internationale du Grand Paris, l’AUC revient sur les « glissements » [2] identifiés comme à l’origine du passage successif de la grande ville (européenne) à la métropole (occidentale) pour muter enfin vers une condition métropolitaine (mondialisée) [3]. Parmi ces transitions, la pensée de Rem Koolhaas, protagoniste essentiel, est cristallisée dans son article What Ever Happened to Urbanism [4] où il constate notamment l’impasse d’interaction entre échelle locale et métropolitaine.
Plus globalement, l’AUC définit la métropole non plus comme un « lieu » mais comme une « condition » : « l’archipel métropolitain (…) n’est plus une forme (identifiable par sa limite) mais un ensemble (ou une addition) de situations ». La métropole a donc « besoin d’éléments fondateurs sans cesse renouvelés », « de lieux exceptionnels et reconnaissables sur la carte mondiale » [5].
Le concept koolhaassien de « congestion métropolitaine » est fondé sur une « densité à la fois physique et programmatique » [6]. Cette densité s’appuie sur le principe du gratte-ciel de Manhattan [7], qui pour Koolhaas, créé une démultiplication verticale du sol permettant la superposition d’un nombre quasi-illimité de programmes et d’activités. Les propos de Roberto Gargiani [8] concordent : pour Koolhaas, c’est véritablement le sol, surface au potentiel considérable, capable de supporter tout type d’activité humaine, à l’instar des étendues fantastiques de Superstudio, qui est l’élément primordial de la condition métropolitaine.


Ludwig Hilberseimer, Ville verticale, 1924

Ce rêve de démultiplication d’un sol artificiel projeté, générateur d’urbanité, renvoie à un imaginaire moderniste déjà apparent dans les discours et les projets théoriques du début du XXe siècle. Qu’il s’agisse des projets fantastiques de Lamb de 1908, des multiples couches de la Rue Future d’Eugène Hénard de 1910, du Manhattan futuriste de Harvey Wiley Corbett de 1913 rétrospectivement cité par Koolhaas dans New York Délire [9], où les voies de circulation automobiles et piétonnes se superposent, noyant la base des gratte-ciel dans un tissu continu, des représentations de Hugh Ferris accompagnant les propositions de Corbett pour la loi de zonage de 1916 [10] ou le Regional Plan de New York en 1923 – imaginaires prémonitoires de l’architecture de la Metropolis de Fritz Lang de 1927, des dessins d’Antonio Sant’Elia pour la Città Nuova de 1914, si couramment cités par les jeunes architectes radicaux, ou encore de la Rush City de Richard Neutra de 1923, de la Hochhausstadt de Ludwig Hilberseimer de 1924, du plan Obus pour la ville d’Alger de Le Corbusier de 1930 ou enfin de la ville sur deux niveaux organisant verticalement les services et les groupes par une stratification sociale déjà imaginée par Léonard de Vinci en  1490 – l’ensemble de ces projets visionnaires était déjà devenu le paradigme d’une nouvelle conception de la métropole.

Harvey Wiley Corbett, City of the Future, 1913

[ insula et ségrégation ]

 Ainsi, ces utopies du début du siècle, prémisses des avant-gardes des années 1960-1970, dont les « bâtiments-infrastructures » développés notamment en Grande-Bretagne, ont montré le potentiel d’urbanité et de densité métropolitaines que la démultiplication du sol urbain pouvait générer.
Cette époque voit aussi l’essor du trafic automobile provoquer l’invention de dispositifs architecturaux de ségrégation des flux, au premier rang desquels figure l’urbanisme sur dalle. Plus qu’une simple volonté d’intensification urbaine par la démultiplication du sol, la dalle vise un idéal d’efficacité et de sécurité dans la séparation des déplacements piétons et automobiles. Plus qu’une simple stratification verticale, la dalle impose un nouveau niveau de référence dans la ville, déconnecté du sol urbain.


Traffic in Town, [dit « rapport Buchanan » ], vue d’une rénovation complète d’un périmètre au centre de Londres dessinée par Kenneth Browne, 1963

Cette ségrégation fonctionnelle sur le plan vertical confère à la dalle une valeur d’isolat urbain, évacuant toute mixité ou densification potentielle dans « l’épaisseur » du dispositif.
Point érogène de la ville, île déserte dans l’archipel métropolitain, véritable insula : toutes les conditions sont rassemblées pour maitriser le développement de l’éprouvette géante qu’est la dalle, lui conférant une certaine autonomie voire une immunisation du tissu urbain de la ville.

 « Ce n’est pas le fruit du hasard si Le ParK se trouve sur une île. Depuis un siècle, toutes les grandes innovations qui ont bouleversé le cours de l’Histoire ont eu pour cadre cet espace si particulier : Coney Island, Mururoa, la cité Prora, Singapour. Nous ne sommes pas les premiers à l’affirmer. Tous ceux qui se sont intéressés de près au progrès technique et moral de l’humanité ont fait peu ou prou le même constat. Il faut dire que la situation géographique de l’île sollicite l’esprit en quête de vérité. Son isolement et sa séparation offrent, à l’image d’un cloître érémitique, des conditions propices à la pure exploration mentale. L’île figure une sorte de cerveau d’objectivité. Il n’est donc pas étonnant que les penseurs de l’utopie aient très souvent situé le résultat de leurs élucubrations sur cette portion de terre isolée, à l’écart des continents et des hommes. L’insularité aiguise l’imagination. Elle lui donne un cadre fixe et limité où elle peut inventer des situations fictives. Sa vertu réparatrice rend possible tout nouveau départ. L’isolement agit comme une page blanche » [11].

 A l’instar de l’île du ParK, la dalle constitue le socle de sa réussite. Pourtant, c’est sa nature même de socle, suscitée par la ségrégation des flux, où les bâtiments sont posés comme autonomes, qui fait de la dalle une enclave, véritable fracture dans la ville, malgré les ressources qu’elle engendre. Comment expliquer alors son potentiel comme outil primordial et fécond pour la métropole ?
Parmi ces hauts lieux singuliers, la vaste dalle de La Défense constitue un objet métropolitain remarquable, mêlant architecture et forme urbaine, bâtiments et infrastructures sur trente hectares de sol artificiel. Et si en effet la rupture est nette avec son environnement direct, La Défense, depuis sa construction dans les 1960, s’est constitué comme une grande polarité de la métropole parisienne. Son rayonnement a ainsi muté d’un dialogue presque exclusif avec la capitale – opération de prolongement de l’axe historique, elle a entretenu un rapport fondateur avec le centre de Paris – à une conversation avec les multiples points érogènes de l’Ouest parisien. Pourtant, elle assume sa véritable nature – un géant métropolitain isolé dans son territoire d’accueil.

[ dystopie contemporaine ]

Si l’urbanisme sur dalle fut la raison d’un large traumatisme urbain, surtout lorsque ces artefacts étaient implantés dans les centres historiques, la critique contemporaine dénonce davantage le caractère obsolète et la véritable coupure urbaine que les dalles ont suscité. La conservation des bâtiments-infrastructures sur dalle est aujourd’hui devenu un enjeu majeur, où le débat s’anime entre nostalgiques de la ville traditionnelle et défenseurs d’un patrimoine moderne.
Ainsi, l’opération hors-norme qu’est La Défense fascine tout autant qu’elle repousse. L’OMA le dit d’ailleurs très bien dans son projet pour la mission Grand Axe de 1991 : « this is La Défense, the office-city that nobody really likes but that has one undeniable virtue… » [12].


OMA, Proposition pour la Mission Grand Axe, La Défense, 1991, extrait de [Rem Koolhaas, S,M,L,XL, New York, Monacelli Press, 1995]

L’implantation de la dalle, lancée en 1958 par l’Etat avec la création de l’Etablissement Public pour l’Aménagement de la Défense (EPAD), fut en effet une expérience de table rase traumatisante pour ses villes d’accueil. A titre d’exemple, pas moins d’un quart de la commune de Puteaux est rasé pour faire place au chantier du nouveau quartier d’affaires. L’histoire du territoire d’accueil de La Défense est ainsi éclipsée au profit du développement de cette île, cristallisation de l’extension du centre de Paris.
Et si le propre de l’île est son autonomie, La Défense est-elle vraiment autonome ? Cette présomption est largement à nuancer, d’abord par le rôle que la capitale – ville mère – joue dans le dialogue entre Paris et son quartier d’affaires à La Défense. Ensuite, par l’émergence de nouveaux territoires de projets dans l’Ouest parisien, comme la boucle des Hauts-de-Seine, Val-de-Seine élargi ou la vallée scientifique de la Bièvre, qui encre cet isolat dans un système métropolitain.
Ainsi, La Défense est un géant cluster financier parmi d’autres pôles d’activités, élément crucial des logiques métropolitaines dont Cergy, Gennevilliers, Issy-les-Moulineaux et Boulogne font partie, et notamment le Quartier Central des Affaires de Paris (QCA), pôle complémentaire du quartier d’affaire sur dalle.
Dans cette perspective multipolaire, La Défense assume une forte identité monofonctionnelle, celle de pôle économique majeur en Ile-de-France. Si son implantation a été une réponse aux besoins de bureaux dans les années 1960, elle a parfaitement joué son rôle. Le quartier d’affaires de La Défense est aujourd’hui le deuxième pôle d’emplois après Paris : il génère 360 000 emplois et 3,5 millions de m2 de bureaux, derrière les 1,7 millions d’emplois et 16,5 millions de m2 de bureaux créés par la capitale.
Pourtant, La Défense perd de sa vitesse, et un plan pour relancer sa croissance est lancé par l’EPAD en 2005. Les deux organismes EPAD et EPASA se regroupent en 2010 pour former l’EPADESA, Etablissement Public d’Aménagement de la Défense Seine-Arche.
La monofonctionnalité de la dalle traduit aujourd’hui son problème majeur : le manque de mixité sociale et programmatique en font un quartier d’affaires de nature métropolitaine le jour mais qui, la nuit, s’effondre radicalement. La question du renouvellement des usages de ces surfaces de sol artificiel se pose alors dans la perspective des temporalités du développement futur de La Défense.

[ extrapolation du réel ]

Dans ce contexte d’une architecture au croisement des tensions entre différentes attitudes face à l’urbanisme, quelle position adopter pour faire projet ?
L’approche par les temporalités du site semble pertinente. Si le programme du jour consiste en la production des richesses sur le territoire, la nuit – négatif du jour – et plus particulièrement aux moments charnières où le jour devient la nuit et la nuit devient le jour, c’est l’entretien de cette production qui se produit sur la dalle.
Dr. Jekyll versus Mr. Hyde, par la stimulation de cette dualité et le détournement de la schizophrénie de la nuit sur le jour, l’implantation d’une nouvelle intensité programmatique qui serait active la nuit et entretenue le jour inverse les rôles – c’est la nuit qui invente désormais le jour.


Fredric March, Dr. Jekyll and Mr. Hyde, 1931

La nuit apparaît ainsi comme une temporalité au potentiel prometteur pour « réussir » la dalle rétroactivement, quand celle-ci est plus que saturée par le programme économique monofonctionnel du jour.
La nuit, moment d’absurdité la plus totale où l’aura métropolitaine du géant implose pour laisser place à un village fantôme – effondrement radical et profond.
Cet abandon nocturne introduit la temporalité de la nuit comme un décapsuleur au potentiel prometteur pour La Défense. Véritable outil de projet métropolitain, la nuit – métaphore du réel – est pensée comme temporalité capable de réactiver le potentiel de la dalle par un déclencheur programmatique. Le projet ne se place donc pas dans la simulation du réel, mais plutôt dans son extrapolation.

Parmi la classification – ou cartographie – des stratégies structurantes qui composent l’urbanisme contemporain établie par Françoise Fromonot – urbanisme de composition, de révélation ou de programmation, et enfin l’existence possible d’un urbanisme de révélation programmatique – cette dernière posture, qui fusionne deux manières inverses d’aborder un projet, semble correspondre à une projection du réel par extrapolation.

« La réalité actuelle, héritage d’une utopie passée, [devient] le motif de sa propre transformation par détournement de ce qui fait son identité même » [13].


OMA, XDGA, One Architecture, Proposition pour le concours du Forum des Halles, Paris, 2003

En faisant le commentaire du projet pour le réaménagement du quartier des Halles proposé par OMA, Xaveer de Geyter Architects et One Architecture de 2003, Françoise Fromonot poursuit : cette hybridation entre la réalité du site et sa « nécessaire transformation programmatique sans formellement recourir à la médiation d’espaces publics formellement préconçus » [14] offre « la possibilité d’un développement proactif du programme qui serait également un manifeste rétroactif du site » [15]. Le projet, qui s’articule ainsi dans une dialectique fine et immédiate entre site et programme par révélation programmatique me semble tout-à-fait pertinent pour le cas de La Défense, icône d’une utopie passée.
Cet urbanisme de négociation qui « engendrerait le site par le programme et le programme par le site » [16] permettrait alors de transformer les usages du territoire « en retournant ses problèmes pour en faire des atouts, s’adossant pour cela au programme qu’il recèle »[17].
La dimension d’extrapolation du réel ferait ainsi réagir la spécificité physique du socle de La Défense avec sa programmation dans le temps, pour « réveiller l’inconscient de la dalle ».

[ détournement rétroactif ]

Ce détournement de l’identité du territoire par le développement proactif du programme et le manifeste rétroactif du site convertit la dalle, stratification bidimensionnelle des surfaces, en un potentiel d’épaisseur programmatique. La métamorphose de cette entité urbaine révèle à la fois les latences et les ressources subconscientes du dispositif, sol urbain artificiel aujourd’hui essentiellement minéral.
Détourner le programme de La Défense dans sa temporalité nocturne pour parer au déficit d’urbanité lié à sa mono-fonctionnalité journalière –  c’est activer la nuit afin de mieux réinventer le jour.
Mais comment reprogrammer les surfaces de la dalle La Défense ?
Au moment où la ville contemporaine doit composer avec l’implantation de grands programmes publics ou commerciaux « phagocyteurs » d’espace, la dalle apparaît comme un potentiel prometteur. Pourtant, celle-ci se voit déjà saturée à l’extrême par la production de richesses quotidienne qui asphyxie sa surface.
A la fois bâtiment et infrastructure, la dalle est aujourd’hui un hyperbuilding [18], terme introduit par Koolhaas à l’occasion d’un projet de bâtiment multifonctionnel à Séoul, puis justement réutilisé par l’OMA dans son étude urbaine sur La Défense. L’enjeu consiste alors à désenclaver ce territoire, coupé de toute connexion avec ses villes d’accueil.
Quel type de programme serait alors capable, en activant une nouvelle temporalité que serait la nuit, à la fois de réinsérer ce quartier d’affaires dans le tissu de l’Ouest parisien tout en évitant de surcharger davantage sa dynamique de jour, mais plutôt dans l’optique de la régénérer ?

[ effondrement et subconscient ]

Plutôt qu’un urbanisme de production et d’extension, Koolhaas énonce le glissement vers un urbanisme de recyclage dans l’article de 1994, What ever happened to urbanism. Par cette posture, en écho à l’idée de négociation par révélation programmatique de Françoise Fromonot, Koolhaas prédit déjà un nouvel urbanisme : « il ne s’occupera plus d’agencer des objets plus ou moins permanents mais d’irriguer des territoires par du potentiel ; il ne visera plus des configurations stables mais la création de champs capables d’accueillir des processus qui refusent d’être cristallisés sous forme définitive ; il ne visera plus à définir précisément, à imposer des limites, mais à élargir des notions en niant les frontières, il ne cherchera plus à séparer et à identifier des entités, mais à découvrir des hybrides innommables » [19]. Il ne s’agit donc plus de planifier des architectures finies et immobiles, mais davantage de suggérer les potentiels subconscients du site et d’insuffler une force capable de les déployer. Koolhaas poursuit avec la distinction entre une idée de degré ou de nature :

 « Puisque l’urbain est maintenant omniprésent, l’urbanisme ne traitera plus jamais du ‘nouveau’ mais seulement du ‘plus’ et du ‘modifié’. Puisque l’urbain est incontrôlable, il est en passe de devenir un vecteur majeur de l’imagination » [20].

Plutôt que d’intervenir sur la nature fondamentale de l’objet, Koolhaas préconise par son urbanisme de recyclage, un changement en terme de degré, c’est-à-dire l’extension, l’adaptation ou l’arrangement de l’existant. En considérant le territoire métropolitain dans son ensemble, l’AUC évoque à son tour l’importance de cette distinction : « à l’échelle d’un organisme aussi complexe, en transformation permanente et non maitrisable dans sa globalité, c’est plutôt sur une série d’ajustements graduels et progressifs qu’il faut compter, que sur une transformation en bloc ou une réorientation radicale » [21]. L’action de détourner pour faire projet devient alors d’autant plus pertinente.
Pourtant, si La Défense se collapse toutes les nuits, sa profonde retraite n’est ni un changement de degrés, ni un changement de nature, mais un véritable effondrement quotidien de son statut métropolitain. Le projet tend alors à se rapprocher d’un programme hybride, capable d’irriguer le sol artificiel de la dalle par de nouveaux potentiels susceptibles de parer à cet effondrement nocturne.

[ métabolisme et prototype fédérateur ]

Dans la perspective d’un détournement du métabolisme propre à la dalle de La Défense, le braqué du développement durable me semble pertinent.
Bien avant qu’une prise de conscience globalisée ne soit avérée, l’invention précoce d’une énergie gratuite par l’ingénieur Nikola Tesla avait déjà révolutionné la réflexion sur la production de l’énergie – prémonitoire des énergies renouvelables. Lors d’une conférence à New York en 1892, Tesla expose pour la première fois sa découverte de l’énergie libre : « Dans quelques générations nos machines seront propulsées par cette énergie disponible à tout endroit de l’univers. […] Dans l’espace il y a une forme d’énergie. Est-elle statique ou cinétique ? Si elle est statique, toutes nos recherches auront été vaines. Si elle est cinétique – et nous savons qu’elle l’est –, ce n’est qu’une question de temps, et l’humanité aura mis en harmonie ses techniques énergétiques avec les grands rouages de la nature »[22].
Tesla prédit déjà l’hypothèse d’une production du courant par la seule énergie du milieu environnant, prémisse d’une économie du développement durable.


Nikola Tesla devant les éclairs produits par le transformateur qui porte son nom, Laboratoire de Colorado Springs, 1892

Dans le contexte de l’après Kyoto, l’AUC évoque la prise de conscience collective du « caractère épuisable des ressources » et du potentiel des nouvelles énergies basées sur un développement soutenable, qui « marque sans doute un nouveau glissement de la condition métropolitaine »[23], et poursuit :

« L’après Kyoto, considéré comme un nouveau contexte, dans lequel s’annonce la fin du pétrole, inscrit aussi les questions métropolitaines dans une dimension globalisée : qu’est-ce que la ville post-carbone ? comment s’y déplacer, y habiter, y consommer ? à quoi y travailler et dans quels espaces ? quel rapport y établir entre ville et nature ? doit-elle être compacte ou diffuse ? comment doit-elle être planifiée, mise en œuvre, administrée et quel poids y prennent ses citoyens ou ses habitants dans ces dispositifs ? »[24]

Cette réflexion pose la question du devenir de la société, de l’économie et de l’environnement en tenant compte de l’échelle du temps, c’est-à-dire dans un futur à la fois proche et lointain, ainsi que de l’évolution des trois piliers sur lesquels repose le développement durable – l’écologique, l’économique et le social.
Et si l’économie en place, basée sur les énergies fossiles, se voit peu à peu remplacée par une économie des énergies soutenables, braquer le développement durable comme élément structurant permet de détourner et reconfigurer la grande machine urbaine qu’est La Défense.
Réinterroger l’espace public, libérer de nouvelles opportunités de pratiques, insérer cet isolat dans son territoire – autant de potentiels stimulés par cette posture sensible qui ne relève ni de la science-fiction, ni de la simplification, ni de la démission face aux enjeux de la condition métropolitaine.
La nuit, effondrement perpétuel – autant éphémère que radical – de la puissance de la dalle, serait-elle prémonitoire du déclin progressif des grandes industries aujourd’hui dominantes, laissant place peu à peu à l’émergence de nouvelles technologies durables ?
Le développement durable comme élément structurant pour faire projet semble avant tout légitime dans la mesure où il permettrait de « réussir » le territoire de La Défense, de « réveiller l’inconscient de la dalle » de manière rétroactive, en activant sa temporalité nocturne jusqu’alors endormie, et confrontant celle-ci à son activité diurne monofonctionnelle.
Et si l’AUC s’interroge sur la nature même de la métropole : « plus qu’un écosystème, [n’est-elle pas davantage] un métabolisme ? » [25], La Défense doit-elle être pensée comme un microclimat ?
Pour Bruno Latour :

« L’écologie n’a rien à voir avec la prise en compte de la nature, de ses intérêts et de ses buts propres, mais […] elle est plutôt une autre façon de tout considérer. Ecologiser une question, un objet, une donnée, ce n’est pas le remettre dans son contexte, lui créer un écosystème, c’est l’opposer, terme à terme, à une autre activité, poursuivie depuis trois siècles, et que l’on appelle, faute d’un meilleur terme, modernisation » [26] .

Le projet suggère alors de détourner le métabolisme énergétique de La Défense, par un processus qui remplace peu à peu les énergies fossiles par des énergies renouvelables – ou recyclables –,  rappelant la production de l’énergie libre de Tesla. La création de nouvelles centralités confère alors à la dalle le statut de prototype fédérateur : plus elle produit de nouvelles énergies, plus ce processus est en mesure de s’intensifier et de s’étendre de manière autonome. Ce métabolisme détourné établit ainsi de nouvelles relations hybrides, énergétiques et végétales, et se déploie au-delà des frontières de la dalle vers les espaces naturels alentours, du parc Diderot de Courbevoie limitrophe au parc André Malraux de Nanterre ou encore à l’île de Puteaux, voire jusqu’au bois de Boulogne. Prototype fédérateur, le projet devient un véritable modèle à répliquer pour les développements territoriaux d’autres espaces émergents, dont les nombreuses dalles d’Ile-de-France.

Maya Nemeta


[1] Rem Koolhaas, Magdelon Vriesendorp, Elia Zenghelis et Zoe Zenghelis.

[2] AUC, La Métropole du XXIe Siècle de l’Après-Kyoto, Le Grand Pari de l’Agglomération Parisienne, Consultation Internationale pour l’Avenir du Paris Métropolitain, 2008, p.5.

[3] Idem, p.17.

[4] Rem Koolhaas, « What Ever Happened to Urbanism », in Criticat, n°8, sept. 2011, p.83.

[5] AUC, La Métropole du XXIe Siècle de l’Après-Kyoto, op. cit., p.5.

[6] Charles-Antoine Perreault, « De la Dalle à l’Hyperbâtiment, Métamorphose de la Cité Administrative de l’Etat à Bruxelles », dans Marnes, Documents d’architecture, n°1, Paris, Editions de La Villette, jan. 2011, pp.132-155, p.133.

[7] Rem Koolhaas, New York Délire, Le Chêne, 1978, réed., Marseille, Parenthèses, 2002, p. 122.

[8] Roberto Gargiani, Rem Koolhaas, OMA, The Construction of Merveilles, Lausanne, EPFL Press, 2008, p.85.

[9] Rem Koolhaas, New York Délire, op. cit., p. 122.

[10] Id., pp. 109-116.

[11] Bruce Bégout, Le ParK, Paris, Editions Allia, 2010, p.29.

[12] Rem Koolhaas, S,M,L,XL, New York, Monacelli Press, 1995.

[13] Françoise Fromonot, « Manières de classer l’urbanisme », in Criticat, n°8, sept. 2011, p.58.

[14] Id., p.55.

[15] Ibidem, p.58.

[16] Ibid., p.55.

[17] Ibid., p.58.

[18] Rem Koolhaas / OMA, Content, Cologne, Editions Taschen, 2004, p.421.

[19] Rem Koolhaas, « What Ever Happened to Urbanism », op. cit., p.82.

[20] Id., p.83.

[21] AUC, La Métropole du XXIe Siècle de l’Après-Kyoto, op. cit., p.7.

[22] New York Times, 21 mai 1891, p.10.

[23] AUC, La Métropole du XXIe Siècle de l’Après-Kyoto, op. cit., p.6.

[24] Id., p.7.

[25] Ibid., p.6.

[26] Ibid., pp.15-16.

l’EPADESA

L’EPADESA (établissement public d’aménagement de la défense seine Arche), est un organisme né de la fusion de l’EPAD (opération d’intérêt national de la Défense) et de l’EPASA (opération d’intérêt national de Seine Arche). Ainsi, à compter du 2 Juillet 2010, l’EPADESA a pour but de « répondre aux enjeux métropolitains de ce territoire (la Défense Grande arche) dans un projet durable ».
Regroupant 25 000 habitants ainsi que les plus grandes entreprises mondiales, ses projets s’inscrivent donc dans la lignée du Gand Paris. Il s’agit d’une véritable stratégie territoriale dont l’idée est de « sublimer les disparités territoriales en faisant émerger un projet fédérateur ». Grandes infrastructures ferroviaires de premier plan, raccords aux aéroports Roissy Charles de Gaulle et Orly, plan de développement de la vallée de la Seine sont parties intégrantes de ce territoire.

Pour se faire, le Plan renouveau est mis en place. Les principaux axes d’étude sont la créativité architecturale et le développement durable (dans la lignée du protocole de Kyoto). Ainsi, 7 objectifs sont identifiés :

• La rénovation des tours obsolètes
• 300 000 m2 de bureaux et 100 000 m2 de logements
• la modernisation et le renforcement des transports communs
• le réaménagement des accès et des circulations
• la création et la requalification des places publiques
• une politique d’animation culturelle et commerciale
• la sécurité et la continuité des activités

Le mot d’ordre de l’EPADESA est de « réconcilier l’urbain et l’humain » afin de donner une qualité de vie à la Défense, Courbevoie, Nanterre et Puteaux en gommant l’isolationnisme de l’urbanisme de dalle.

Au regard de ce vaste territoire de 564 hectares, une multitude de projet ont vu le jour ou sont alors en train de prendre place dans les débats de l’organisme. A cette quantité marquante de projets s’associe par ailleurs une diversité quant aux agences qui y travaillent. Regroupant à la fois certaines équipes retenues pour le concours du Grand Paris et d’autres agences jusque-là moins connues du public.
Chacun examine une des facettes de ce projet de grand envergure : renouvellement urbain, le développement économique et social… Nous procèderons donc un listing scolaire du chacun d’entre eux pour comprendre l’échelle et les enjeux de leurs interactions.

Ils sont répertoriés par zone : l’une correspondant à la Défense et l’autre à l’axe Seine / Arche.
En ce qui concerne la Défense, il s’agit d’un projet d’aménagement « pensé pour le XXIème siècle » dont l’audace architecturale permettrait d’élever la Défense au rôle de « Cluster in the city ».
La Seine arche, quant-à-elle, regroupe des projets pour une ville qui serait encore plus intégrée. Le territoire de travail s’étend de la Grand Arche à La Défense, ce qui correspond au territoire parcouru en souterrain par l’A14 et son échangeur avec l’A86. Il regroupe donc les ZAC Rouget de l’Isle et les 2 ZAD (zone d’aménagement différé) de Groues et Bords de Seine, qui forme « l’épine dorsale de Nanterre à laquelle sont reliés l’ensemble des quartiers. Le fil directeur du projet de la Seine Arche s’étend alors sur 3.2 km comportant de nouvelles terrasses, des bureaux, des équipements, des cœurs de quartier, une gare multimodale Nanterre-Université et un éco-quartier ; ceci dans le but de relier les territoires à proximité immédiate de La Défense.

L’échangeur A14 : A86
Aujourd’hui Les fonctionnalités de l’échangeur sont encore inachevées : les bretelles B5 et B6 sont en surface et doivent être achevées. De plus, la couverture complète est remise en question par des contraintes budgétaires et notamment par des exigences croissantes en termes de sécurité.
Le scénario imaginé par l’quipe Dusapin Leclerc et Egco / Mutations / Atelier du paysage est la mise en œuvre d’un « élément exceptionnel » susceptible de promouvoir et de générer l’attractivité du site et des projets alentours (Rouget de l’isle, Hoche, Papeteries).
Egalement, une collaboration entre Universciences et l’EPADESA est en marche pour la réalisation d’une cité des énergies (espace pédagogique, culturel, formation au développement durable…) et d’une zone d’éco-activités (cette dernière confiée au bureau d’étude A3P).

CNIT
C’est une voûte de 250 de portée, œuvre de l’architecte Jean de Mailly, première réalisation de La défense en 1958. Au départ il s’agissait d’un hall d’exposition visant à remplacer le Grand Palais, aujourd’hui c’est un espace d’activités tertiaires. Depuis 2009 se bâtiment est emprunt d’une reconversion immobilière de 100 000m2 (regroupant des bureux, des commerces, des congrès, des exposition et même un hôtel 4 étoiles) pris en charge par l’agence Brullman Crochon et associés.

Le parc du Chemin de l’Isle
Le parc du Chemin de l’Île (14.5 hectares) s’étend sur un site exceptionnel au croisement de l’axe historique et de la Seine, face à l’Île Fleurie. Il compose avec les contraintes du site, marqué par l’émergence de l’A14, le viaduc du RER A et des implantations industrielles.
Côté fleuve, le parc redonne toute sa place à la Seine qui le borde. Il constitue l’un des maillons de la promenade en berges de Seine en cours d’aménagement par le Conseil général des Hauts-de-Seine, qui reliera sur 11 kilomètres Rueil-Malmaison au parc des Chanteraines de Gennevilliers.
Côté ville, le long de l’avenue Hoche et se prolongeant au sud, en direction du quartier Rouget de Lisle, une grande allée fait la transition entre la ville et le parc, et accueille des activités de proximité : aire de boules, jeux pour les tout-petits, etc…
Hautement symbolique, ce parc synthétise à son échelle l’ambition du projet d’aménagement : améliorer le cadre de vie des nanterriens, devenir un lieu de fréquentation à l’échelle métropolitaine et être un exemple en matière de développement durable.
(Concepteur du parc : Guillaume Geoffroy-Dechaume (Acanthe) et Gilles Clément, Architecte : Chemetov, Concepteur des bassins et des berges : Site et Concept / Ecologue : Cepage, BET hydraulique : SOGREAH, Concepteur des jeux d’enfants : Isabelle Devin)

Eco-quartier Hoche
Situé dans le quartier de chemin de l’Isle, sur un territoire de 4 hectares, 640 logements verront le jour à l’aube 2013. Fin 2011 est déjà prévue la livraison des premiers logements par l’agence Gauthier et Conquet / Arcadis et de l’Atelier LD. Ces derniers prendront également en charge les aménagements publics de l’éco-quartier, dont une chaufferie bi-énergie bois et gaz, la reconstruction d’une chapelle, un centre social et 1000 m2 de commerces.
Toutes ces interventions se situent sur le nouveau tronçon de l’avenue de la Commune de Paris qui sera plantée et accompagnée de pistes cyclables ; ainsi que d’un terre-plein central transformé en parc urbain, nouveau carrefour à l’entrée de l’éco-quartier (au niveau du pont Hoche), reliant alors le quartier du Chemin de l’isle et l’avenue de la république). Enfin, la couverture de la cour anglaise est envisagée par la mise en place d’un ventilation et d’une sortie de secours des bretelles B1 et B6 (au niveau de la placette Hoche, intégrée dans un jardin et coiffée d’une couverture végétale).

Les Groues
Les Groues sont un territoire de plus de 76 ha, situé à Nanterre au nord des terrasses, à la limite de Courbevoie et de la Garenne-Colombes. Le site majoritairement ferroviaire, pour 47 ha, accueille également un tissu diffus d’entreprises de production et tertiaire. Aujourd’hui lourdement enclavé par des voies ferrées, le quartier va profondément changer de physionomie avec notamment le prolongement du RER E et la transformation de l’actuelle gare de triage en gare de voyageurs.
L’Epadesa a conduit des études préalables, sous forme d’un plan guide. Le but de cette démarche, menée avec l’urbaniste Patrick Chavannes, était de fixer les grands principes et invariants des développements urbains futurs. Les axes de cette réflexion urbaine ont porté jusqu’à présent sur l’insertion des nouveaux transports en commun au cœur du quartier, le désenclavement vers les Terrasses de Nanterre, la place du logement dans le futur quartier, la trame viaire et la trame des espaces publics.

Bords de Seine
C’est un territoire comptant 20 hectares, situé a proximité du parc du Chemin de l’Isle, qui fait l’objet de l’aménagement du secteur des papeteries (mené par l’agence Dusapin – Leclercq et de la restructuration de l’échangeur entre l’A14 et l’A86 par l’agence Egco / mutations / Atelier du paysage.

Le Faisceau, axe de reconquête urbaine de La défense à la seine
Le Faisceau est une frange urbaine stratégique du projet de La Défense Seine Arche. Il concerne une friche ferroviaire d’une centaine d’hectares, doublée par l’axe routier de la RD 914, qui créent aujourd’hui une frontière dans le paysage de Nanterre et une limite peu perméable pour le quartier d’affaires et les quartiers riverains.
Lancées par l’Epasa, les études de définition du Faisceau partent de la volonté de comprendre le territoire impacté par ces deux infrastructures, voies ferrées et RD 914. Elles se placent en résonance des projets de transport annoncés au printemps 2009 : Eole, réseau en Rocade Automatique, ligne nouvelle Paris Normandie, qui tous trouvent leur place dans le Faisceau.
L’Epasa a désigné en 2009 trois groupements de réflexion, chargé des études de définition du Faisceau : Obras, KCAP International, Alexandre Chemetoff & associés
A l’issue d’une première phase de réflexion ayant généré des approches urbaines très différenciées, une nouvelle phase d’échange va être engagée, visant à déterminer les solutions à retenir pour le Faisceau et la suite opérationnelle à mettre en œuvre.

Gare multimodale
Demeurée dans un état provisoire depuis les années 70, la gare Nanterre-Université a amorcé en 2006 une véritable mutation. Associant tous les modes de déplacement, train, RER, bus, vélo et, à terme, tramway avec le prolongement de la ligne T1, le nouveau pôle multimodal Nanterre-Université offrira à l’horizon 2015 une gare entièrement neuve.
Les liaisons entre les différents quartiers ont aussi été prises en compte : la gare sera reliée au reste de l’espace urbain par un long parvis. Il fera le trait d’union entre l’Université Paris- Ouest-Nanterre La Défense et les quartiers environnants.
Première réalisation clé du projet de gare multimodale, la réalisation d’un nouveau parvis est actuellement en cours.
L’axe stratégique nord-sud fait l’objet d’une attention particulière avec le prolongement du tramway T2 au nord jusqu’au Pont de Bezons, traversant les villes de Courbevoie et Colombes et le raccordement de la ligne T1 à la gare multimodale. La ligne SNCF reliant la gare Saint Lazare en 9 minutes fait l’objet d’une modernisation avec une meilleure signalisation et une information des usagers. Rebaptisée « La Défense Paris Express », elle est une alternative importante en cas de congestion du RER A, avec environ 100 trains directs par jour.

Sur le plan des liaisons interurbaines avec la Normandie, est aussi envisagée au une gare TGV sera construite à Seine Arche. Cette gare est appelé à devenir le grand « hub » ferroviaire pour l’ensemble de l’ouest métropolitain en permettant l’interconnexion avec les autres lignes à grande vitesse, notamment le nord et l’est, permettant d’envisager des relations internationales directes depuis La Défense Seine Arche (Londres, Bruxelles, Amsterdam, Cologne,…).
De plus, le prolongement du RER E (Eole) de Haussmann-Saint Lazare, actuel terminus de la ligne, à Mantes la Jolie via La Défense permettra de décharger d’au moins 15% le trafic du RER A. Ce projet prévoit la création d’un tunnel d’environ 8 kilomètres jusqu’à Nanterre où la voie nouvelle sera raccordée à la ligne Saint-Lazare – Mantes-la-Jolie. Ce prolongement, outre une nouvelle desserte du territoire de La Défense Seine Arche, sera l’occasion de développer les liaisons vers l’Est parisien d’une part, et d’autre part le bassin de la Seine en aval, appelé à jouer un rôle clé dans le cadre du développement du Grand Paris.
Trois nouvelles gares seront créées : une gare à Porte Maillot, une gare à La Défense Grande-Arche sous le CNITet la troisième le long du Faisceau aux Groues dont elle constituera une clé d’aménagement.

Boulevard circulaire, le boulevard Circulaire, un périphérique transformé en boulevard urbain
Mis en service dans les années 1970, le boulevard Circulaire a été conçu dans une double logique d’axe de transit et de boucle de desserte et de livraison pour le quartier d’affaires. L’ouverture de l’A14 et de l’échangeur A14/A86 à la fin des années 1990 l’a soulagé d’une grande partie du trafic de transit. Le boulevard Circulaire est donc devenu principalement un axe de desserte du quartier d’affaires et des quartiers voisins de Puteaux et Courbevoie.
Or, sa configuration initiale ne lui permettait pas de répondre de façon satisfaisante à cette mission en raison : des effets de coupure engendrés entre La Défense et les quartiers alentours, du manque de lisibilité des itinéraires et de la difficulté de repérage pour les usagers, des nuisances induites par une telle infrastructure en milieu urbain dense, de l’impossibilité pour les piétons et vélos de suivre l’itinéraire du boulevard Circulaire, les traversées piétonnes n’étant pratiquement possibles que par des passerelles ou des souterrains.
L’Epadesa a donc engagé un vaste projet de réaménagement du boulevard Circulaire dans le but de requalifier cette infrastructure, source de nuisances pour les riverains et les usagers de La Défense. Ce projet a aussi pour objectif d’améliorer les liaisons entre Courbevoie, Nanterre, Puteaux et La Défense.
Faire du boulevard Circulaire de La Défense, un boulevard plus urbain et plus humain, telle est l’ambition du projet. Cette grande opération de réaménagement du boulevard Circulaire et de ses abords figure parmi les points forts du Plan de Renouveau de La Défense et de sa politique de développement durable.
(Equipe Catro – Denissof)

cartographie EPADESA

les projets de l’EPADESA