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MANIFESTE / Metropole nocturne : vers une disparition des limites

 La nuit offre un nouveau champ d’exploration du paysage métropolitain. Elle nous force à porter un autre regard en s’affranchissant ou en renforçant les inégalités qui composent le territoire urbain. Aborder la question de la métropole nocturne sous l’angle des limites est un moyen de confronter ces inégalités, de les questionner, de les renverser.

LIMITES TEMPORELLES 

La première limite dont la nuit s’est affranchie est bel et bien celle du temps. Avec l’arrivée de l’électricité dans les villes, le temps de la nuit n’est plus considéré par tous comme un temps dédié au repos, car une ville attractive est une ville qui fonctionne en continu. La ville 24 heures sur 24 que nous dresse Luc Gwiazdzinski[1], montre bien cette disparition des limites temporelles. Les actions, qui autrefois se succédaient les unes après les autres, aujourd’hui se chevauchent, se superposent, se court-circuitent. Avec la démocratisation du téléphone portable, des outils informatiques et numériques on voit le temps alloué au travail prendre part sur le temps des repas, le temps du sommeil ou des activités familiales. Les nouvelles technologies, toujours plus performantes, nous poussent à une optimisation et à une rentabilité du temps. Cette course contre la montre est sans fin et l’homme à souvent tendance à oublier qu’il n’est pas un rouage mécanique de la ville fonctionnelle mais bien l’élément organique qui la fabrique. La vision que Fritz Lang nous offrait de la Métropol(is)e en 1927 n’est malheureusement pas dépassée. L’homme d’aujourd’hui continu de se faire dévorer par la ville-machine. 

De nombreuse villes américaines, créées dans l’objectif d’être des villes-machines, subissent aujourd’hui le contrecoup de ce qui avait été le facteur de leur développement. L’exemple de Détroit est sans doute le plus frappant. Cette situation, d’une croissance principalement liée au développement de l’industrie automobile, nous montre bien qu’une ville ne peut vivre d’un seul domaine économique et que sa pérennité est assurée par leur diversification. Détroit nous donne aussi à voir comment une ville dévorée par l’industrie se relève d’une crise qui a décimé plus de la moitié de sa population en 50 ans et comment les habitants se tournent de nouvelles pratiques de l’espace urbain pour continuer d’exister. Depuis quelques années ils encouragent la nature, qui avait déjà bien repris ses droits, à se développer d’avantage en se tournant vers l’agriculture. 

Toute fois faut-il en arriver à des situations aussi extrêmes pour prendre conscience du rythme continu et effréné de nos villes? Le temps de la nuit est peut être un espace à redécouvrir et à préserver. Prendre son temps est sans doutes la clé de nouvelles pratiques dans la ville. Cette volonté de retrouver des rythmes soutenables et de sortir du système frénétique de la ville en continu s’est manifestée dans le domaine alimentaire en 1989 avec le manifeste : Slow-food : Mouvement international pour la sauvegarde et le droit au plaisir de Folco Portinari. L’objectif est de revenir aux choses simples et par ce (lent) mouvement[2] retrouver les notions de partage et d’échange. Depuis ce phénomène s’est étendu à d’autres secteurs comme le design ou la mode mais continu d’offrir de nouvelles possibilités. De la même manière que le mouvement slow-food, l’agriculture biologique répond à ce respect de la qualité des produits en garantissant aux consommateurs des conditions de production qui respectent une chartre. Mais ce qui devait garantir la qualité est aujourd’hui utilisé comme un argument de vente.

Bien que les enseignes contribuant à la société de consommation aient réussi à récupérer ces idéologies du mieux vivre en estampillant leurs produits à coup d’ « éco-responsable », « éco-geste », « éco-quartier »… il semble possible de croire en ces valeurs sans pour autant tomber dans la caricature.

LES LIMITES DU SYSTEME RADIOCONCENTRIQUE

La limite à laquelle on se heurte en portant un regard sur la métropole est liée à sa forme urbaine. En effet, la région parisienne s’organise en un système concentrique avec pour noyau la capitale (contenant l’essentiel des équipements qui répondent au large panel des besoins) encerclé par un boulevard périphérique rigide lui même entouré les deux couronnes. Ce système divise le territoire et empêche une répartition équitable des zones d’attractivité. Les limites qu’il engendre sont palpables dans plusieurs domaines.

LIMITES VISUELLES 

Lorsque l’on confronte ce système radioconcentrique au domaine de la nuit on remarque un fort contraste entre la perception que l’on a du paysage nocturne parisien et celui des banlieues. Si Paris est considérée mondialement comme la ville lumière, qu’en est-il une fois le périphérique passé? 

Lors des explorations nocturnes effectuées le long de la Seine, j’ai pu constater que l’éclairage présent sur les différents territoires traversés en petite et grande couronne était entièrement dédié aux équipements et à la route. La lumière artificielle joue ici le rôle de signal informel des zones actives la nuit. Au delà de ces espaces illuminés, le paysage tapi dans le noir se distingue à peine. Comme le disait Patrice Noviant, lors de son intervention le mois dernier, l’absence de la lumière et donc l’abstraction visuelle nous oblige à faire appel aux autres sens (mémoire, odorat, ouïe, touché) pour ressentir les espaces que l’on parcoure. Les limites physiques des éléments qui nous entour deviennent alors floues. Cette appréhension de la ville est d’un tout autre rapport car nous nous rattachons à nos repères et non plus ceux que nous avions l’habitude de voir.  

Vue vers Achères depuis Confans à la confuence de l'Oise et de la Seine

 LA SEINE : BARRIERE NATURELLE 

Si Paris est tournée vers son fleuve, les communes extra-muros quant à elles lui tournent le dos pour la plupart et cela se ressent dans le traitement très inégal et discontinu des berges. La Seine qui permet le dégagement des points de vues et la création de lieux d’attractivités au sein de la capitale se retrouve être une barrière géographique de plus en plus difficile à franchir ou à contourner au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la ville. L’écart grandissant entre les ponts renvoi à ce système radioconcentrique et démontre bien qu’ils ont été érigés pour relier la banlieue à Paris et non pas pour créer des connections entre les différentes communes. 

La nuit rend ces contrastes encore plus perceptibles. L’absence d’éclairage public nous fait rapidement comprendre que ces lieux ne sont pas dédiés aux pratiques nocturnes mais bel et bien aux activités de la ville fonctionnelle et industrielle. Les zones urbaines qui se trouvent le long de la Seine sont autant d’éléments indépendants et solitaires qui ne se rencontrent jamais. Rendre les berges accessibles en favorisant la perméabilité de ses différentes zones consisterait à révéler le potentiel encore trop inexploité de ce fleuve. Ma démarche s’inscrirait dans celle de Bernardo Secchi et Paola Vigano de Studio 11 qui proposent l’image de la ville poreuse. « Inventer de nouvelles façons de vivre avec l’eau« [3] serait un enjeu capital et permettrait de « briser les enclaves qui ont des conséquences sur la géographie sociale« .  

SEGREGATION SOCIALE 

La forme urbaine la région parisienne renvois donc également a des problématiques d’ordre social. Le périphérique jouant ici le rôle de « fortifications modernes » exclu de la même manière que le faisaient les anciennes, une partie des individus du cœur de la métropole. Je veux entre autre parler des parisiens qui ont dû quitter la ville pour ses banlieues tout simplement parce que la ville était devenue trop chère pour y vivre[4] sans toute fois y trouver la même effervescence et surtout les mêmes possibilités de mobilités. Le réseau des mobilités répondant à la forme urbaine de la région parisienne, les zones de concentration des différents modes transports en communs se localisent dans paris intramuros. Les déplacements extramuros étant déjà difficiles à effectuer le jour, ceux de nuit, quand bien même ils comprendraient un point à l’intérieur de la grande ville, relèvent presque de la mission impossible. Mais au-delà des problématiques liées à la mobilités se révèle le problème de villes qui ne répondent pas assez aux besoins de ses habitants. Il parait évident que les contrastes sociaux qui existent entre les communes ne seraient pas vécus de la même manière si elles ne se renfermaient pas sur elles-mêmes. Si celle-ci se rassemblaient afin de proposer des activités capables de rivaliser avec celles de la capitale leurs habitants n’auraient pas besoin de se déplacer aussi loin. Il ne s’agit pas de spécialiser des régions afin de développer une économie ou un domaine en particulier. L’objectif tendrait plutôt à profiter du potentiel que chaque commune peut offrir autres et de les rendre complémentaires afin de créer une zone de rassemblement compétitive sur tout les points.  

LIMITES ADMINISTRATIVES ET LIMITES PHYSIQUES 

En parcourant les différents territoires qui composent la métropole parisienne on s’aperçoit que leur découpage administratif est régis par des règles qui varient. 

Reprenons la comparaison entre paris et la banlieue. Si Paris est physiquement délimité par le périphérique, les limites entre les communes et les départements ne répondent pas à cette même logique. En grande couronne les limites entre les villes s’observent par des changements de densité, alors qu’en petite couronne on peut aisément passer d’une ville à une autre sans physiquement s’en rendre compte. Bien que les limites géographiques et topographiques contribuent à leur séparation historique, cela ne permet pas une identification nette de leur périmètre.

Toute fois des ruptures physiques existent sans pour autant remettre en cause les frontières administratives des communes. Ces séparations physiques sont en parties marquées par les grandes infrastructures. Ces traces laissées par les autoroutes et les lignes de chemin de fer nous amènent à nous questionner sur les limites des territoires. En effet, ces réseaux en fractionnant l’ile de France ouvrent le champs d’une nouvelle carte de l’ile de France. Ne serait-il pas envisageable de renommer ces lieux enclavés, d’y instaurer de nouvelles pratiques et par la même occasion permettre des interactions entre les villes?

LES TERRES OUBLIEES 

L’autre conséquence liée à ces traces de la vitesse est l’inexploitation des espaces limitrophes. De par leur fonction ces infrastructures font l’effet d’un repoussoir dans la construction des villes. Les risques d’accident obligeant la surélévation, l’enterrement à ciel ouvert ou l’enfermement créent de véritables murs ou fossés. A ces ruptures s’ajoutent les nuisances sonores qui ont un impact direct sur le prix du foncier et la valeur qualitative des espaces. A cela vient s’ajouter un autre facteur, celui de la délocalisation des industries. En effet, les seuls programmes à qui profitent de tels réseaux sont les grandes firmes industrielles. S’implanter près d’une autoroute ou d’une ligne de chemin de fer permet à la fois de se raccrocher à un réseau, de bénéficier d’espace pour étendre son activité mais aussi de ne pas gêner la ville avec ses propres nuisances. Mais en s’implantant ailleurs, là où la main d’œuvre est moins chère, elles ont laissé derrières elles des hommes et des femmes sans emplois et des terrains à l’abandon. 

Ces phénomènes posent la question du statut et créent de nouvelles pratiques du territoire. L’Atelier de Géographie Parallèle s’intéresse à ces lieux qu’il définit de zones blanches des cartes. Leur travail consiste à relever les points aveugles de la carte 2314 OT de l’Institut Géographique National[5] et de les représenter sous forme de photographies, de récit, de vidéos ou bien d’esquisses D’autres mouvements peuvent s’apparenter à la quête de l’AGP mais avec des démarches différentes. Si l’AGP redonne une existence de ces zones oubliées des cartes en les identifiant, d’autres explorent ces territoires cachés dans la plus grande discrétion. Cette fascination de la friche relève plus du défis illégal d’entrer là où personne ne peut aller pour les « vagabonds nocturnes » du documentaire the ghosts of silo n°5[6]. Toutefois par la représentation et la diffusion de leurs actions, ils permettent d’ouvrir de la même manière le débat sur ces lieux inoccupés, inaccessibles et qui pourtant font partis de nos villes. 

ROLE DE L’ARCHITECTURE 

Les infrastructures et les structures architecturées doivent avant tout répondre aux besoins et non l’inverse. L’architecture ne doit pas être au service de la démonstration ou de la représentation d’une quelconque puissance mais doit être utile et sa présence évidente. Dans ce monde régie par la culture de la vitesse et de la propagande du progrès[7] nous sommes et serons de plus en plus exposés aux problématiques causées par un tissu urbain décousu, fait de ruptures qui fractionnent les territoires. Les villes étant en perpétuelle mutation, les usages et les pratiques changeant de plus en plus vite sur des espaces redéfinis à chaque fois, nous devons constamment nous adapter à la réalité et tenter de trouver des solutions de réorganisation du territoire. 

OBJECTIFS

Mon intervention a pour objectif de tendre vers une disparition des barrières sociales et des limites territoriales tout en rétablissant celle du temps et des vitesses lentes. 

C’est pour cela que j’ai choisi un site marqué par des ruptures géographiques et physiques. Cette enclave est également à cheval sur trois départements et des communes d’horizons politiques différents. 

Mes intentions de stratégies sont les suivantes : 

– Rétablir un temps de la nuit en favorisant des activités lentes, 

– Intervenir sur une ile en friche pour rétablir la communication entre les rives, 

– Ouvrir ces espaces à la Seine en rendant les berges perméables, 

– Se servir des limites physiques pour établir un nouveau quartier, 

– Créer une zone intercommunale basée sur la complémentarité des villes,

– Offrir des possibilités d’échanges entre les riverains par la mixité sociale, 


[1]Luc Gwiazdzinski, La ville 24 heures sur 24, éditions de l’aube, 2003.

[3] Propos recueillis par la cité de l’architecture lors d’un entretien au sujet du Grand Paris

[4] Andreas Ruby, Ceci n’est pas Paris.

[5] Unsiteblanc.org

[6] Alexandre Hamel, The ghosts of silo n°5.

[7] Paul Virilio, Penser la vitesse, documentaire de Stéphane Paoli, ARTE éditions, 2008.

Fabienne Salomon

GRAND PARIS : QUEL AVENIR POUR LES PORTES DU PERIPHERIQUE ?

Territoires de projet en Ile-de-France

Projets en cours et à l’étude en Ile-de-France

Territoires de projet du Grand Paris

QUEL AVENIR POUR LES PORTES DU PERIPHERIQUE ?

programme > étude globale et prospective sur l’insertion urbaine du périphérique
périmètre > 35,04 km
commanditaire > bertrand delanoë, maire de paris
agenda > contrat de plan 2000-2006
> contrat particulier région – département de paris de 2003-2006
acteurs > paris, collectivités limitrophes, collectivités proches, gpru
> mairie de paris, conseil régional, direction de l’urbanisme de la ville de paris, en partenariat avec délégation générale à la coopération territoriale, direction de la voierie et des déplacements, apur

PREHISTOIRE
Le boulevard périphérique, dont le chantier gigantesque commence dans les années 1950 sous l’impulsion de Bernard Lafray, alors président du conseil de Paris, est achevé en 1973.
Dès 1975, les demandes de plus en plus pressantes des riverains pour une protection contre les nuisances engendrées forcent les responsables parisiens à mettre en place un premier programme de COUVERTURE du périphérique à la PORTE DES LILAS sur laquelle sera aménagé le square Léon-Frapié.
Près de dix ans plus tard, en 1984, une nouvelle COUVERTURE est réalisée sur une section d’une longueur de 800 mètres près de la PORTE DE CHAMPERRET. Cette politique de couverture couteuse est temporairement interrompue au profit de construction d’écrans antibruit représentant une longueur totale de 14 kilomètres de mur.
En 2000, trois projets de couverture sont inscrits au contrat de plan 2000-2006, signé entre l’Etat et la Région.

UNE POLITIQUE DE COUVERTURE
L’année 2001 marque une rupture décisive dans l’appréhension du boulevard périphérique.
Bertrand Delanoë met l’accent sur la dimension métropolitaine, dès lors mise au cœur de la politique municipale. Deux axes de travail sont lancés :

> La mise en place de partenariats avec les collectivités limitrophes ou proches (une quinzaine de protocoles signés)
> Le lancement d’un Grand Projet de Renouvellement Urbain (GPRU) de la couronne de Paris afin de créer des continuités urbaines entre les quartiers parisiens et ceux des communes voisines. Onze secteurs prioritaires font l’objet de cette étude, dont certains sont achevés et d’autres encore en cours d’études, le plus souvent très avancées (Porte des Lilas, porte de Vanves, porte Pouchet, porte Montmartre-Clignancourt, Paris Nord-Est, Bédier-porte d’Ivry-Boutroux, porte de Pantin, porte de Saint-Ouen, porte de Montreuil, Saint-Blaise dans le 20e arrondissement, porte de Vincennes).

Parmi ces réalisations, deux intègrent une COUVERTURE du périphérique, aujourd’hui achevée : PORTE DES LILAS et PORTE DE VANVES. Elles ont été financées essentiellement par la Ville de Paris et par la Région Ile-de-France (85% du total), l’Etat ayant participé au financement du projet de la Porte des Lilas. Le troisième projet du contrat de plan 2000-2006, le SECTEUR TERNES-VILLIERS-CHAMPERRET, est encore aujourd’hui à l’étude, en raison notamment de la longueur de la couverture envisagée et du durcissement des réglementations régissant les tunnels.
D’autres projets où les COUVERTURES sont également ENVISAGEES : PORTE DE MONTREUIL et PORTE DE VINCENNES ou dans le secteur de la gare des Mines, entre les PORTES DE LA CHAPELLE et D’AUBERVILLIERS, au sein du projet Paris Nord Est.

En revanche, ce GPRU s’est révélé un échec en terme de collaboration : les communes concernées n’ont en effet pas réussi à gérer ce travail d’équipe en tenant compte des objectifs communs, et chacune s’est retrouvée à faire cavalier seul. Aujourd’hui, les projets pour la métropole parisienne sont davantage gérés par la ville, la région et l’Etat, cadre hiérarchique plus efficace.

Projets en cours et à l’étude aux portes de Paris

PARIS METROPOLE
Bertrand Delanoë lance une étude globale et prospective sur l’insertion urbaine du périphérique en 2003, étude inscrite au contrat particulier Région – Département de Paris de 2003-2006.
Ce travail a été dirigé par un comité de pilotage d’élus, coprésidé par trois adjoints au maire de Paris (Jean-Pierre, Caffet, chargé de l’urbanisme, Pierre Mansat, chargé des relations avec les collectivités territoriales d’Ile-de-France, Denis Baupin, chargé des déplacements) et un vice-président du Conseil régional, Serge Méry. L’encadrement technique a été confié à la Direction de l’urbanisme de la Ville de Paris, en partenariat avec la Délégation générale à la coopération territoriale, la Direction de la voierie et des déplacements, et l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR).
A l’issu d’une procédure d’appel d’offres, l’étude a été attribuée, en juillet 2005, à une équipe pluridisciplinaire constituée des architectes-urbanistes Trévelo et Viger-Kohler (TVK), de trois cotraitants (TER, paysagiste, Berim et RFR, bureaux d’études techniques) et de deux sous-traitants, Yves Lion et François Leclercq, qui sont intervenus ponctuellement.
L’agence d’architecture TVK porte non seulement dans cette étude une vision métropolitaine et valorise les potentiels du territoire du périphérique, mais fait aussi l’analyse fine de six cas particuliers, différents des territoires sur lesquels la municipalité a déjà piloté des études approfondies. On en ressort, entre autre, qu’au delà de son coût et de ses impossibilités techniques occasionnelles, la couverture ne s’avère pas forcément la solution unique à envisager pour l’insertion urbain du périphérique.

Territoires de projet aux portes de Paris

PROBLEMATIQUES
Le boulevard périphérique représente la superficie d’un 21e arrondissement potentiel à aménager. Pourtant, sa couverture relève souvent d’un non-sens. En effet, un des risques de l’hyper-complexité liée à cette infrastructure est que l’on aboutisse à une multitude de territoires transformés de manière similaire.
Depuis la réalisation des travaux à la PORTE DE VANVES, la dalle est aujourd’hui vide. La ZAC créée PORTE DES LILAS, quant à elle, ne s’est que très peu préoccupée des besoins du 19e et du 20e arrondissement de Paris.
Plutôt que d’identifier les parcelles potentiellement mutables, l’enjeu de l’insertion urbaine du périphérique semble relever davantage de l’identification des outils qui permettraient à la ville d’adopter un discours choisi et non pas un discours subi. Il semble en effet nécessaire de s’affranchir de cette solution qui tend à remplir les espaces vides du périphérique afin de tenter d’améliorer les qualités urbaines qui sont, elles, déjà existantes.
Certains territoires portent en eux ce potentiel, comme les alentours de la PORTE D’IVRY où les aménagements des berges de la Seine sont à reconquérir, ou encore le projet pour Paris NORD-EST.
L’étude réalisée par TVK porte en elle ces problématiques : replacer les usages au centre du projet, adopter un autre rapport à la ville et au paysage, éviter de densifier exagérément là où il s’agit davantage d’inventer une manière de fabriquer la ville. Comment améliorer au maximum les espaces publics et les collectivités pour créer des synergies transversales de qualité, tout en transformant au minimum ces territoires aux portes de Paris ?

BIBLIOGRAPHIE
TREVELO Pierre Alain, VIGER-KOHLER Antoine (TVK), No Limit, Etude Prospective de l’Insertion Urbaine du Périphérique de Paris, Editions du Pavillon de l’Arsenal, Paris, 2008.

Maya Nemeta