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GRAND PARIS : QUEL AVENIR POUR LES PORTES DU PERIPHERIQUE ?

Territoires de projet en Ile-de-France

Projets en cours et à l’étude en Ile-de-France

Territoires de projet du Grand Paris

QUEL AVENIR POUR LES PORTES DU PERIPHERIQUE ?

programme > étude globale et prospective sur l’insertion urbaine du périphérique
périmètre > 35,04 km
commanditaire > bertrand delanoë, maire de paris
agenda > contrat de plan 2000-2006
> contrat particulier région – département de paris de 2003-2006
acteurs > paris, collectivités limitrophes, collectivités proches, gpru
> mairie de paris, conseil régional, direction de l’urbanisme de la ville de paris, en partenariat avec délégation générale à la coopération territoriale, direction de la voierie et des déplacements, apur

PREHISTOIRE
Le boulevard périphérique, dont le chantier gigantesque commence dans les années 1950 sous l’impulsion de Bernard Lafray, alors président du conseil de Paris, est achevé en 1973.
Dès 1975, les demandes de plus en plus pressantes des riverains pour une protection contre les nuisances engendrées forcent les responsables parisiens à mettre en place un premier programme de COUVERTURE du périphérique à la PORTE DES LILAS sur laquelle sera aménagé le square Léon-Frapié.
Près de dix ans plus tard, en 1984, une nouvelle COUVERTURE est réalisée sur une section d’une longueur de 800 mètres près de la PORTE DE CHAMPERRET. Cette politique de couverture couteuse est temporairement interrompue au profit de construction d’écrans antibruit représentant une longueur totale de 14 kilomètres de mur.
En 2000, trois projets de couverture sont inscrits au contrat de plan 2000-2006, signé entre l’Etat et la Région.

UNE POLITIQUE DE COUVERTURE
L’année 2001 marque une rupture décisive dans l’appréhension du boulevard périphérique.
Bertrand Delanoë met l’accent sur la dimension métropolitaine, dès lors mise au cœur de la politique municipale. Deux axes de travail sont lancés :

> La mise en place de partenariats avec les collectivités limitrophes ou proches (une quinzaine de protocoles signés)
> Le lancement d’un Grand Projet de Renouvellement Urbain (GPRU) de la couronne de Paris afin de créer des continuités urbaines entre les quartiers parisiens et ceux des communes voisines. Onze secteurs prioritaires font l’objet de cette étude, dont certains sont achevés et d’autres encore en cours d’études, le plus souvent très avancées (Porte des Lilas, porte de Vanves, porte Pouchet, porte Montmartre-Clignancourt, Paris Nord-Est, Bédier-porte d’Ivry-Boutroux, porte de Pantin, porte de Saint-Ouen, porte de Montreuil, Saint-Blaise dans le 20e arrondissement, porte de Vincennes).

Parmi ces réalisations, deux intègrent une COUVERTURE du périphérique, aujourd’hui achevée : PORTE DES LILAS et PORTE DE VANVES. Elles ont été financées essentiellement par la Ville de Paris et par la Région Ile-de-France (85% du total), l’Etat ayant participé au financement du projet de la Porte des Lilas. Le troisième projet du contrat de plan 2000-2006, le SECTEUR TERNES-VILLIERS-CHAMPERRET, est encore aujourd’hui à l’étude, en raison notamment de la longueur de la couverture envisagée et du durcissement des réglementations régissant les tunnels.
D’autres projets où les COUVERTURES sont également ENVISAGEES : PORTE DE MONTREUIL et PORTE DE VINCENNES ou dans le secteur de la gare des Mines, entre les PORTES DE LA CHAPELLE et D’AUBERVILLIERS, au sein du projet Paris Nord Est.

En revanche, ce GPRU s’est révélé un échec en terme de collaboration : les communes concernées n’ont en effet pas réussi à gérer ce travail d’équipe en tenant compte des objectifs communs, et chacune s’est retrouvée à faire cavalier seul. Aujourd’hui, les projets pour la métropole parisienne sont davantage gérés par la ville, la région et l’Etat, cadre hiérarchique plus efficace.

Projets en cours et à l’étude aux portes de Paris

PARIS METROPOLE
Bertrand Delanoë lance une étude globale et prospective sur l’insertion urbaine du périphérique en 2003, étude inscrite au contrat particulier Région – Département de Paris de 2003-2006.
Ce travail a été dirigé par un comité de pilotage d’élus, coprésidé par trois adjoints au maire de Paris (Jean-Pierre, Caffet, chargé de l’urbanisme, Pierre Mansat, chargé des relations avec les collectivités territoriales d’Ile-de-France, Denis Baupin, chargé des déplacements) et un vice-président du Conseil régional, Serge Méry. L’encadrement technique a été confié à la Direction de l’urbanisme de la Ville de Paris, en partenariat avec la Délégation générale à la coopération territoriale, la Direction de la voierie et des déplacements, et l’Atelier parisien d’urbanisme (APUR).
A l’issu d’une procédure d’appel d’offres, l’étude a été attribuée, en juillet 2005, à une équipe pluridisciplinaire constituée des architectes-urbanistes Trévelo et Viger-Kohler (TVK), de trois cotraitants (TER, paysagiste, Berim et RFR, bureaux d’études techniques) et de deux sous-traitants, Yves Lion et François Leclercq, qui sont intervenus ponctuellement.
L’agence d’architecture TVK porte non seulement dans cette étude une vision métropolitaine et valorise les potentiels du territoire du périphérique, mais fait aussi l’analyse fine de six cas particuliers, différents des territoires sur lesquels la municipalité a déjà piloté des études approfondies. On en ressort, entre autre, qu’au delà de son coût et de ses impossibilités techniques occasionnelles, la couverture ne s’avère pas forcément la solution unique à envisager pour l’insertion urbain du périphérique.

Territoires de projet aux portes de Paris

PROBLEMATIQUES
Le boulevard périphérique représente la superficie d’un 21e arrondissement potentiel à aménager. Pourtant, sa couverture relève souvent d’un non-sens. En effet, un des risques de l’hyper-complexité liée à cette infrastructure est que l’on aboutisse à une multitude de territoires transformés de manière similaire.
Depuis la réalisation des travaux à la PORTE DE VANVES, la dalle est aujourd’hui vide. La ZAC créée PORTE DES LILAS, quant à elle, ne s’est que très peu préoccupée des besoins du 19e et du 20e arrondissement de Paris.
Plutôt que d’identifier les parcelles potentiellement mutables, l’enjeu de l’insertion urbaine du périphérique semble relever davantage de l’identification des outils qui permettraient à la ville d’adopter un discours choisi et non pas un discours subi. Il semble en effet nécessaire de s’affranchir de cette solution qui tend à remplir les espaces vides du périphérique afin de tenter d’améliorer les qualités urbaines qui sont, elles, déjà existantes.
Certains territoires portent en eux ce potentiel, comme les alentours de la PORTE D’IVRY où les aménagements des berges de la Seine sont à reconquérir, ou encore le projet pour Paris NORD-EST.
L’étude réalisée par TVK porte en elle ces problématiques : replacer les usages au centre du projet, adopter un autre rapport à la ville et au paysage, éviter de densifier exagérément là où il s’agit davantage d’inventer une manière de fabriquer la ville. Comment améliorer au maximum les espaces publics et les collectivités pour créer des synergies transversales de qualité, tout en transformant au minimum ces territoires aux portes de Paris ?

BIBLIOGRAPHIE
TREVELO Pierre Alain, VIGER-KOHLER Antoine (TVK), No Limit, Etude Prospective de l’Insertion Urbaine du Périphérique de Paris, Editions du Pavillon de l’Arsenal, Paris, 2008.

Maya Nemeta